MARIA SIMMONS
Photo : Maria Simmons




Fascinée par les tourbières et les environnements humides, Maria Simmons explore les concepts de contamination, de fermentation et de conservation dans des œuvres qui mêlent science, folklore et mythologie. Sa pratique allie des méthodes de sculptures traditionnelles avec des matériaux organiques et des technologies numériques, de façon à souligner le rapport parfois mystérieux qui existe entre les êtres vivants et non vivants, ainsi qu’entre la technologie et la nature et entre le réel et le virtuel. Inspirées des processus naturels, les œuvres hybrides de l’artiste mettent en lumière le caractère indéfinissable des écosystèmes, particulièrement des tourbières, tout en interrogeant la place de l’être humain au sein de futurs compromis par l’extractivisme.

Corps saumâtres

Au centre d’exposition en art actuel Plein sud, Maria Simmons présente une installation inédite ancrée dans son expérience du fleuve Saint-Laurent. Ce nouveau corpus découle d’une résidence de création menée au printemps 2024 à Est-Nord-Est, dans la municipalité de Saint-Jean-Port-Joli, où l’artiste a arpenté les berges et suivi le cours des marées. Dans l’atelier, elle a créé des réceptacles en céramique dont les formes organiques amalgament des éléments propres aux eaux salées du fleuve et des organismes issus des tourbières. Composée de céramique, de roseau, de varech, d’eau tannique, d’eau salée et d’eau douce, l’installation sinueuse évoque le mouvement des marées et les changements de salinité liés aux processus d’évaporation et de condensation de l’eau salée, qui retombe en pluie et contribue à alimenter les écosystèmes humides.  

Une araignée se déplace furtivement à travers les plantes carnivores gorgées de liquide. Les différentes sources d’eau au cœur de l’installation, notamment les eaux salées et tanniques, sont essentielles à de nombreuses formes de vie non humaines. Rappelant la texture des algues, les glaçures visqueuses sont parsemées d’éclats verdâtres inspirés des feux follets, ces manifestations lumineuses erratiques souvent repérées au-dessus des sols marécageux. Sous leur surface, les tourbières recèlent des secrets bien gardés. Elles constituent les plus importants lieux de stockage terrestre de carbone et jouent un rôle important dans la régulation des changements climatiques. Grâce aux conditions particulières qui y prévalent, telles que l’acidité de l’eau et l’absence d’oxygène, ces milieux humides contribuent à préserver naturellement les matières organiques qui y sont enfouies. La tourbe renferme parfois même des artéfacts humains, comme le mystérieux « beurre de tourbière », témoin des pratiques ancestrales de conservation des aliments.

À la manière d’un portail, l’installation Corps saumâtres aménage un espace liminal où se rencontrent le passé et le présent, la surface et le monde souterrain, le vivant et le non-vivant, offrant de possibles renouements avec notre environnement et les phénomènes naturels immémoriaux qui le façonnent.



Fascinated by peatlands and wetlands, Maria Simmons explores ideas of contamination, fermentation and preservation through works that merge science, folklore and mythology. Her practice combines traditional sculpture techniques with organic materials and digital technologies, highlighting the sometimes mysterious relationships between living and non-living entities, between technology and nature, and between the real and the virtual. Drawing on natural processes, Simmons’s hybrid works underscore the elusive nature of ecosystems, especially peatlands, while questioning humanity’s place in futures compromised by extractivism.

Brackish Bodies

At Plein sud, Maria Simmons presents a new installation rooted in her experience of the St. Lawrence River. The work grew out of a spring 2024 residency at Est-Nord-Est in Saint-Jean-Port-Joli, where she walked the shoreline and followed the rhythms of the tides. In the studio, she created ceramic vessels whose organic shapes fuse elements from the river’s salty waters with organisms native to peatlands. Made of ceramic, reed, kelp, tannic water, salt water and freshwater, the sinuous installation evokes the motion of the tides and the shifts in salinity caused by evaporation and condensation, when seawater rises, falls as rain and nourishes wetland ecosystems.  

A spider moves stealthily among liquid-filled carnivorous plants. The tannic and saline waters at the heart of the installation are essential to countless non-human life forms. Viscous glazes, reminiscent of seaweed, are speckled with greenish glimmers inspired by will-o’-the-wisps, those erratic lights often seen hovering over marshy ground. Beneath the surface, peatlands conceal closely guarded secrets. They are the planet’s largest terrestrial carbon stores and play a vital role in regulating climate change. Their unique conditions, in particular their acidic water and lack of oxygen, naturally preserve the organic matter buried within them. Peat has even yielded human artifacts, such as the enigmatic “bog butter,” evidence of ancient food preservation practices.

Like a portal, Brackish Bodies opens a liminal space where past and present, surface and underworld, living and non-living converge, offering possible reconnections with our environment and the timeless natural phenomena that shape it.


Née en Ontario, Maria Simmons vit à Tiohtià:ke/Montréal. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université McMaster et une maîtrise en beaux-arts de l’Université de Waterloo, et poursuit actuellement un doctorat à l’Université Concordia. Ses projets récents ont été entre autres été présentés à Lydgalleriet (Bergen, Norvège), au Charles Street Studio (Toronto, Ontario), au Visual Art Centre of Clarington (Bowmanville, Ontario), au Contemporary Art Museum of Estonia (Tallinn, Estonie) et au San Sheng Art Centre (Markham, Ontario). Elle réalise plusieurs résidences d’artiste, notamment à Fogo Island Arts (Fogo), à Est-Nord-Est (Saint-Jean-Port-Joli), à ED Video (Guelph, Ontario), au Bergen Centre for Electronic Arts (Bergen, Norvège) et à Trinity Square Video (Toronto, Ontario). 



Born in Ontario, Maria Simmons lives in Tiohtià:ke/Montréal. She holds a Bachelor of Fine Arts from McMaster University and a Master of Fine Arts from the University of Waterloo, and is currently pursuing a PhD at Concordia University. Her recent projects have been presented at Lydgalleriet (Bergen, Norway), Charles Street Studio (Toronto, Ontario), the Visual Arts Centre of Clarington (Bowmanville, Ontario), the Contemporary Art Museum of Estonia (Tallinn, Estonia) and the San Sheng Art Space (Markham, Ontario). She has completed several artist residencies, including at Fogo Island Arts (Fogo, Newfoundland and Labrador), Est-Nord-Est (Saint-Jean-Port-Joli, Quebec), ED Video (Guelph, Ontario), the Bergen Centre for Electronic Arts (Bergen, Norway) and Trinity Square Video (Toronto, Ontario).

EXPOSITION INDIVIDUELLE
13 SEPT. – 22 NOV.

VERNISSAGE
18 SEPT. 18H 

PLEIN SUD CENTRE D’EXPOSITION
EN ART ACTUEL
150 RUE DE GENTILLY E.
LOCAL D-0626

HEURES D’OUVERTURE
MARDI  
10h H – 17H00
MERCREDI – VENDREDI 
10H – 17H
SAMEDI
10H – 17H






Crédits photo : Jean-Sébastien Veilleux
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