VICKY SABOURIN
Photo : Vicky Sabourin




Vicky Sabourin met en lumière les différents modes de rencontre entre l’humain et la nature à travers des installations qui font dialoguer des artéfacts trouvés et fabriqués. Sous la forme de cabinets de curiosités, les compositions de l’artiste examinent notre propension à collectionner le vivant. Elles posent un regard critique sur le besoin d’entrer en contact avec la nature par le geste de collecte, qui s’avère parfois nuisible aux écosystèmes. Intimement lié à sa vie personnelle, le travail de Vicky relève d’une démarche d’accumulation où les fragments des souvenirs et des deuils qui l’habitent se confondent et donnent naissance à de nouvelles formes.

La chute de la baleine

Déployée dans la Maison Rollin-Brais, l’installation La chute de la baleine s’inspire de l’écosystème de l’atelier de l’artiste, où s’accumule une panoplie d’objets glanés, de matériaux disparates, d’œuvres anciennes et récentes; où la matière se transforme; où les idées naissent et meurent. Alors qu’elle s’apprête à quitter l’atelier qu’elle occupe depuis dix ans, Vicky Sabourin se penche sur sa collection amassée au fil du temps, mais aussi sur les histoires familiales qui y sont rattachées. Elle redécouvre ses trouvailles faites au bord de la mer, lors de résidences de création ou de séjours familiaux, et, puisant à des projets passés, fait émerger de nouveaux récits à travers leur assemblage dans la maison ancestrale.

Un immense coquillage en papier mâché est posé sous le toit pentu du grenier. Réalisée à la suite de la découverte d’un crâne de rorqual commun aux îles de la Madeleine, duquel elle évoque les dimensions, la sculpture témoigne de l’histoire familiale de l’artiste. Son arrière-arrière-grand-père, Alexandre Sabourin, devient célèbre en 1901 lorsqu’il trouve une baleine échouée sur les berges du fleuve à Longueuil, où il réside. L’évènement, qui fait sensation à l’époque, rappelle la présence récente de mammifères marins dans les eaux de Montréal, loin de leur habitat naturel. En dialogue avec l’architecture de la Maison Rollin-Brais, érigée à la fin du 18e siècle, La chute de la baleine contribue à exhumer les histoires imbriquées dans ce lieu patrimonial tout en retraçant le parcours côtier de Vicky.

Marquée par l’intimité du geste de collectionnement, l’installation oscille entre un musée d’histoire naturelle et une réserve vivante, revisitant les pratiques de conservation et de mise en valeur des collections à travers une approche sensible : au-delà du désir de posséder ces objets, il s’agit avant tout pour l’artiste d’un besoin de s’en rapprocher, de rencontrer leurs formes, leurs matières, leur poids, leur fragilité, leurs odeurs. Les œuvres tirées de l’atelier et les spécimens naturels extraits de plages sablonneuses se partagent les trois étages de l’espace atypique. De nouvelles références se tissent entre les murs épais de l’ancienne résidence. Comme un cocon, la Maison Rollin-Brais sert d’espace de transition pour la collection de Vicky, qui rejoindra un atelier entièrement différent à la fin de l’exposition. Inoculées par la richesse historique du bâtiment, les pièces entament ainsi un nouveau départ. Elles se préparent à intégrer un nouvel écosystème en emportant les contextes au creux desquels elles ont fleuri.



Vicky Sabourin shines a light on the many ways humans encounter nature, through installations that bring found and crafted artifacts into dialogue. Often taking the form of cabinets of curiosities, her compositions probe our impulse to collect living things. They cast a critical eye on our need to engage with nature through acts of collection, which can sometimes harm ecosystems. Deeply connected to her personal life, Vicky’s work stems from a process of accumulation in which fragments of memories and grief intertwine, giving rise to new forms.

Whale Fall

Unfolding within the Maison Rollin-Brais, Whale Fall draws inspiration from the ecosystem of the artist’s studio: a space teeming with gathered objects, disparate materials and works both old and new; a place where matter transforms, where ideas come to life and fade away. As she prepares to leave the studio she has worked in for 10 years, Vicky Sabourin turns her attention to this collection built over time, as well as to the family stories woven into it. She rediscovers treasures found by the sea, during creative residencies or family trips, and, drawing from past projects, brings forth new narratives through their assembly in the historic house.

A massive papier-mâché seashell rests beneath the steep roof of the attic. Inspired by the discovery of a fin whale skull in the Magdalen Islands, the sculpture mirrors its scale and connects to the artist’s family history. Her great-great-grandfather, Alexandre Sabourin, gained notoriety in 1901 when he found a beached whale on the shores of the St. Lawrence in Longueuil, where he lived. The event, a sensation at the time, echoes the recent presence of marine mammals in waterways near Montréal, far from their natural habitat. In dialogue with the architecture of Maison Rollin-Brais, built in the late 18th century, Whale Fallexhumes the layered histories of this heritage site while tracing Vicky’s own coastal journey.

Marked by the personal nature of collecting, the installation hovers between a natural history museum and a living repository, revisiting practices of preservation and display through a sensitive approach: beyond a desire to possess these objects lies a need to draw close to them, to encounter their forms, their textures, their weight, their fragility and their scents. Works drawn from the studio and natural specimens gathered from sandy shores inhabit all three floors of the unusual space. New connections emerge within the thick walls of the former residence. Like a cocoon, Maison Rollin-Brais becomes a space of transition for Vicky’s collection, which will move to an entirely different studio once the exhibition ends. Infused with the building’s rich history, the pieces embark on a new beginning, carrying with them the contexts from which they first emerged.


Née à Tiohtià:ke/Montréal, où elle réside toujours, Vicky Sabourin détient un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Laval et une maîtrise en beaux-arts avec majeure en photographie de l’Université Concordia. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions, dont les plus récentes à Occurrence (Montréal), à la Galerie d’art Stewart Hall (Pointe-Claire), au Prameya Art Foundation à New Delhi, au Musée d’art de Joliette, au centre d’artistes AdMare (Îles-de-la-Madeleine) et au Musée national des beaux-arts de Québec (MNBAQ). Elle visite fréquemment les Maritimes, ayant des liens familiaux à Halifax (Nouvelle-Écosse). Différentes résidences s’avèrent marquantes pour l’artiste, notamment celles réalisées à St. John’s (Terre-Neuve-et-Labrador), à Banff (Alberta) et à Victoria (Colombie-Britannique).



Born in Tiohtià:ke/Montréal, where she still lives, Vicky Sabourin holds a Bachelor of Fine Arts from Université Laval and a Master of Fine Arts with a specialization in Photography from Concordia University. Her work has been featured in numerous exhibitions, most recently at Occurrence (Montréal), the Stewart Hall Art Gallery (Pointe-Claire), the Prameya Art Foundation in New Delhi, the Musée d’art de Joliette, the AdMare artist-run centre (Îles-de-la-Madeleine) and the Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). She frequently travels to the Maritimes to visit family in Halifax, Nova Scotia. Various residencies have also proved pivotal to her practice, notably in St. John’s (Newfoundland and Labrador), Banff (Alberta) and Victoria (British Columbia).
INSTALLATION
20 SEPT. – 19 OCT.

MAISON ROLLIN-BRAIS
205 CHEMIN CHAMBLY

HEURES D’OUVERTURE
JEUDI — SAMEDI
12H - 17H 


ACTIVATION DE L’INSTALLATION
20 SEPT.  13H
205 CHEMIN CHAMBLY









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