NATACHA CLITANDRE
Photo : Natacha Clitandre





Natacha Clitandre réalise des projets ancrés dans la participation citoyenne et l’expérimentation qui amalgament souvent arts visuels, technologies numériques, jardin nourricier, balades contemplatives et rencontres intergénérationnelles. À travers une pratique interdisciplinaire axée sur la collaboration, elle cherche à créer du lien social, à décloisonner les milieux de vie et à révéler les histoires imbriquées dans l’espace urbain et naturel. Fondé sur la relation au lieu d’accueil, son travail comporte systématiquement une dimension in situ. Les œuvres de l’artiste, informées par la proximité, l’échange et la mise en commun d’expériences subjectives, permettent de susciter une expérience renouvelée de l’environnement qui nous entoure.

La couleur du ciel est relative

Implantée dans le parc Michel-Chartrand, l’installation La couleur du ciel est relative prend la forme d’une structure-jardin inspirée du lakou, un modèle d’aménagement décolonial issu des cultures antillaises, d’Haïti en particulier, qui valorise le mode collectif et facilite le partage des ressources nourricières. Elle comporte un potager, cultivé dans un bac ponctué de panneaux d’acrylique revalorisés, et des boucles vidéo contemplatives, projetées sur des surfaces circulaires intégrées aux végétaux et recouvertes d’un film dichroïque. Cohabitation improbable entre matière organique, végétale, minérale, vidéographique et plastique, l’installation évoque un carrefour où se rencontre et se croise une diversité de perspectives.

Les différents matériaux réfléchissants au cœur de l’œuvre génèrent un phénomène d’interférence d’ondes lumineuses, tel que celui influant sur notre perception de la couleur du ciel, laquelle résulte de la relation entre les éléments – la lumière du soleil, les molécules de gaz en suspension dans l’atmosphère terrestre – et notre localisation. Bien que la lumière du soleil soit composée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, le ciel nous apparaît généralement bleu, car nos yeux sont adaptés pour percevoir certaines couleurs de la lumière visible plus clairement que d’autres, particulièrement les longueurs d’onde bleues. Par ailleurs, la couleur du ciel est affectée par la pollution atmosphérique, qui joue un rôle de plus en plus important dans l’apparition des ciels colorés. 

Le ciel, cet espace qui nous surplombe tous·tes, que nous associons spontanément et universellement à une couleur bien définie, est en constante mutation et comporte une myriade de nuances. Il en va de même pour le tissu social : les particules humaines qui lui donnent forme sont loin d’être figées et homogènes. Des présomptions et des a priori s’ancrent souvent dans notre esprit, sans pour autant représenter la réalité. La couleur du ciel est relative se déploie comme une invitation à embrasser, de manière non hiérarchique, la diversité des influences, des perceptions et des références qui constituent la société. À l’image des nuances du ciel, l’installation fait rayonner la multiplicité, entraînant des réflexions kaléidoscopiques tant visuelles qu’intellectuelles. Elle offre des pistes pour repenser les « communs » et envisager l’aménagement du territoire à l’heure de la crise écologique et dans un contexte sociopolitique marqué par les mouvements d’opposition.




Natacha Clitandre develops projects rooted in citizen participation and experimentation, often combining visual arts, digital technologies, food-producing gardens, contemplative walks and intergenerational encounters. Through an interdisciplinary, collaborative practice, she seeks to foster social connection, break down barriers in living environments and reveal the layered histories embedded in urban and natural spaces. Grounded in relationship with the host site, her work consistently carries an in situ dimension. Shaped by proximity, exchange and the sharing of subjective experiences, her works open up renewed ways of experiencing the environments that surround us.

The Colour of the Sky is Relative

Installed in Parc Michel-Chartrand, The Colour of the Sky is Relative takes the form of a garden structure inspired by the lakou, a decolonial model of land use rooted in Caribbean cultures, particularly in Haiti, that values collective living and encourages the sharing of food resources. It includes a vegetable garden, grown in a planter made with repurposed acrylic panels, and contemplative video loops projected onto circular surfaces nestled among the plants and covered with dichroic film. An unlikely cohabitation of organic, vegetal, mineral, video and plastic materials, the installation evokes a crossroads where diverse perspectives converge.

Reflective materials at the heart of the work create an interference of light waves similar to the phenomenon that shapes our perception of the sky’s colour, which results from the relationship between the elements—the sun’s light, gas molecules suspended in the Earth’s atmosphere—and our location. Although sunlight contains all the colours of the rainbow, the sky usually appears blue because our eyes are better adapted to perceive some wavelengths of visible light than others, particularly blue. At the same time, the colour of the sky is altered by atmospheric pollution, which is increasingly influencing the appearance of coloured skies. 

The sky stretches above us all, something we instinctively imagine as a single, fixed colour, yet it is ever-changing, filled with countless nuances. The same is true of the social fabric: The human “particles” that compose it are far from static or uniform. Presumptions and preconceptions often take root in our minds, without necessarily reflecting reality. The Colour of the Sky is Relative unfolds as an invitation to embrace, in a non-hierarchical way, the diversity of influences, perceptions and references that make up society. Like the sky’s shifting hues, the installation radiates multiplicity, sparking kaleidoscopic reflections, both visual and intellectual. It offers new avenues for rethinking the “commons” and for imagining land use in an era of ecological crisis and a sociopolitical context marked by movements of resistance.


Remerciements :

Sebastien Dallaire, Générique Design
Ferme Giroflée
Paule Mackrous, Cœur d’épinette
Stephenie Webb, Ébéniste 

La création de cette œuvre a été rendue possible grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.





D’ascendance haïtienne et québécoise, Natacha Clitandre vit à Tiohtià:ke/Montréal. Elle est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal et d’un master en théorie et pratique de l’art contemporain et des nouveaux médias de l’Université Paris 8 et de l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions, notamment à La Centrale galerie Powerhouse, au centre d’artistes Verticale, à la Fondation PHI pour l’art contemporain, à l’Espace culturel Séraphine Louis (Clermont, France), à la Maison de la culture Janine-Sutto et au Centre des Arts de la Maison d’Haïti. Elle a participé à plusieurs résidences artistiques, dont les plus récentes à Paradise (Nantes, France), à la Cinémathèque québécoise et à Diaphane/Fablab Pays du Clermontois (Clermont, France).



Of Haitian and Québécois descent, Natacha Clitandre lives in Tiohtià:ke/Montréal. She holds a Bachelor of Fine Arts from the Université du Québec à Montréal and a master’s degree in the theory and practice of contemporary art and new media from Université Paris 8 and the École nationale supérieure des arts décoratifs. Her work has been presented in numerous exhibitions, including at La Centrale Galerie Powerhouse, Verticale artist-run centre, the PHI Foundation for Contemporary Art, the Espace Culturel Séraphine Louis (Clermont, France), the Maison de la culture Janine-Sutto and the Centre des Arts de la Maison d’Haïti. She has participated in several artist residencies, most recently at Paradise (Nantes, France), the Cinémathèque québécoise and Diaphane/Fablab Pays du Clermontois (Clermont, France).


INSTALLATION
12 SEPT. – 19 OCT.

MARCHE EXPLORATOIRE
28 SEPT.  14H

DISCUSSION AVEC L’ARTISTE
ET INVITÉ·E·S

05 OCT.  14H

PARC MICHEL-CHARTRAND
1895 RUE ADONCOUR
(PAVILLION D’ACCUEIL)



À DECOUVRIR SUR PLACE
INSTALLATION POÉTIQUE DANS L’ESPACE URBAIN DE CHRISTINE SIOUI WAWANOLOATH
(ENTRÉE DU PARC CÔTÉ STATIONNEMENT)







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